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Déploiement et mutations socio-démographiques

Au cours de la période 2004-2014, c'est à dire entre les deux derniers recensements,  le grand Tunis a vu sa population s'accroître de près de 390000 habitants  (voir l'encadré dans la carte).
C'est principalement dans la périphérie de Tunis que s'opère cet accroissement, tandis que la Ville Centre tend à perdre de la population.
Selon le recensement la population du Grand Tunis 2014 dépassait 2 610 000 Habitants..
Cet accroissement est de 18% au total , c'est à dire presque un cinquième. Mais dans les quartiers les plus concernés,  la population est multipliée jusqu'à 3 fois la valeur qu'elle avait en 2004, changeant complétement l'existence des populations anciennes et créant des unités urbaines peuplées principalement de nouveaux ménages qui doivent construire de nouvelles manières de vivre ensemble d'autant plus complexes que les volumes de populations récemment installées  peuvent être très importants, comme à  Taieb_Mhiri/LA_GOULETTE (+ 17000) , 14_Janvier/SIDI_HASSINE (+16000) , Errafaha/MNIHLA (+15000) pour ne citer que les plus importants.          

Comment accueillir un tel accroissement de population?
 

Comme le montre l' accroissement du nombre de logements , de plus de 225000 sur l'ensemble du Grand Tunis, l'agglomération est devenu un vaste chantier de construction ( le fond vert indique les secteur où il y  accroissement du nombre de logements ) avec des concentrations dans la deuxième  couronne de la Ville Centre, dont l'hypercentre perd au contraire des logements dans les restructurations urbaines en cours dans cette période ( fond bleu )

Reste qu'on ne peut pas savoir avec cette comparaison entre 2004 et 2014 si cette accroissement de la population s'est accéléré ou au contraire ralenti après la révolution?
Deux sources de données pourraient permettre d'y voir plus clair  : les registres d'état civil et les registres des permis de construire .

Cependant , le nombre de logements vacants en 2014 (*) d plus de 120000 sur l'ensemble du Grand Tunis, est très net accroissement  par rapport à 2004 ( voir le graphique dans les quartiers à l'accroissement est le lus important ), ce qui semble être le signe d'une accélération récente de la construction et du peuplement.

Mutations socio-démographiques.
 

Ce déploiement s'accompagne aussi de mutations sociales déjà repérables avec ce jeu de données restreint accessibles sur le site de l'Ins ( effectifs de population par sexe et milieu, ménages par milieu, logements par milieu)
Un premier indice de ces mutations est donné par le taux d'occupation des logements   ( nb de personnes par logement en moyenne par secteur) . Ce taux d'occupation baisse dans pratiquement tous les quartiers du grand Tunis et de façon systématique dans l'hypercentre.
De sorte que la structure sociale de la ville conserve voir intensifie sa forme concentrique (fond rouge de la carte) :  jeunes couples avec 1 enfants , parfois deux et célibataires au centre ville, et familles nombreuses maintenues dans la périphérie de la ville centre, en troisième couronne comme l'indique le nombre moyen de personnes par ménage (fond marron) et son évolution (ronds jaunes négatifs) . On rencontre cependant certaines exceptions  (ronds rouges), qui semblent correspondre à des milieux populaires déjà installés ou au contraire à des installations de milieu aisés (hypothèse à vérifier). 
Cette diminution du nombre de personnes par ménage est un deuxième indice fort des mutations qui marquent la société tunisienne avec des impacts dans tous les champs :


Troisième indice marquant , l'évolution de la place des femmes dans la ville.
Pour faciliter la visualisation on utilise l'écart à 50% en % plutôt que le pourcentage des femmes . De cette façon ont voit tout de suite là où les femmes sont majoritaire et là où elles sont minoritaires.
Si la part de la population féminine est de globalement de 50 % sur l'ensemble du grand Tunis, cette répartition est inégale selon les secteurs de l'agglomération dans la Ville Centre en particulier .
Regardons d'abord la part des femmes en 2004 : écart par rapport à 50%   puis la  variation 2004-2014 de l'écart par rapport à 50% . On peut ainsi observer que dans la plupart des quartiers où les femmes étaient minoritaires  l'écart de la part des femmes par rapport à 50% en 2014 a tendance à se réduire
Reste cependant à explorer ce phénomène pour en comprendre les ressorts et en particulier ce qui entretient un déséquilibre Homme/Femmes très important dans certaines parties de l'agglomération

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(*) Le nombre de logements vacants est estimé ici par différence entre le nombre de logements total et le nombre de ménages.
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Sources :


author : équipe de kcit.org
date : 5 juin 2017

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